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Affums

Astrid de la Chapelle

16mm, n&b, sil, 7’, 2020

Un fait divers : le jaguar de Lady Florence Dixie, une journaliste, féministe et exploratrice de la fin du XIXème siècle, a attaqué les daims du parc de Windsor. L’animal, baptisé « Affums », avait été ramené lors d’un voyage en Patagonie et gardé comme animal de compagnie. Il finira sa vie au zoo de Londres après cet incident.
Le film tisse une histoire d’après ce fait divers en empruntant à différentes formes de narration, de la reconstitution en maquettes à la divination, en passant par l’utilisation du found footage. Il construit alors un espace tragique dans lequel jardins, bêtes et maquettes se croisent et interfèrent.

Los Conductos

Camilo Restrepo

16mm sur 35mm, couleur, 1,37, son Dolby SR, 70’, 2020

Los Conductos raconte l’histoire de Pinky, un jeune homme qui vient tout juste d’échapper d’une secte religieuse après avoir pris conscience de la manipulation mentale dont il était l’objet.
C’est un acte particulièrement violent commis au sein de la secte, auquel Pinky a assisté par hasard, qui a provoqué son éveil. Comme de nombreuses sectes, celle-ci accommodait la foi en Dieu avec des affaires illégales et criminelles. Ce fait lui a révélé sa participation involontaire dans une série de délits et de crimes, commis au nom de la foi, et d’une supposée justice divine.
Pinky, émancipé dans des circonstances qui se dévoilent progressivement, traverse les premiers jours de l’effondrement de la construction morale et religieuse sur laquelle il avait bâti sa vie d’adulte. Se sachant trompé par sa propre foi, il questionne tout, mû par la méfiance qui vient de naître en lui.

Herma

Éric Beauron

16mm sur vidéo, couleur, son, 29’, 2020

Quatre hommes vivent sur une île abandonnée aux confins du monde. Un matin, une barque leur amène une étrange surprise : le corps d’un homme mort. C’est le début d’une série de catastrophes.
Les poissons se meurent, la mer se vide… Marcus et son jeune disciple Sean Beag tentent alors de restaurer l’ordre des choses.

Further Radical

Stefano Canapa

35mm, n&b, 1,85, son Dolby SR, 6’40, 2020

Dans A Radical Film, Canapa expérimentait en exposant du film à travers des fines lamelles de radis noir, une référence aux racines du cinéma. Further Radical amène le même matériau à son point d’aboutissement en le travaillant à la tireuse optique. Une explosion de lumière traverse l’émulsion photochimique noire et blanche.

Durbaar

Gautam Valluri

16mm, couleur, son opt., 9’, 2019

Un tableau d’humeur pour le sultanat Deccan d’Inde du sud. Une tapisserie d’images nous ramène à travers des chandeliers somptueux de la cour du dernier Nizam d’Hyderabad vers le récit des souvenirs de Babur, le fondateur de l’empire Moghol. Une série de crescendos disparait en racontant la chute d’une époque de grandeur. Ce film est un hommage à la majesté vu à distance, avec le regard d’un voyeur.

Ethel Stein

Gautam Valluri

Installation, double projection 16mm, n&b, sil., durée ad lib, 2019

Réimaginer le projecteur 16mm comme un métier à tisser. une double projection superposée forme une combinaison infinie de motifs géometriques.
Le premier projecteur nous présente des lignes verticales et le deuxième des lignes horizontales en boucle. Les métrages des deux bobines sont différents donc les carreaux créés ne sont jamais semblables.
Les rayons vu ici sont des erreurs de captation de Betacam transférés sur pellicule 16mm. Le titre du film est un hommage à Ethel Stein (1917-2018), l’artiste américaine qui travaillait principalement avec des textiles.

Le jardin

Frédérique Menant

16mm sur vidéo, couleur, son, 16’, 2019

Thérèse cultive un jardin créole, en Guadeloupe. Elle résiste contre les poisons invisibles.
Ses mains se confondent avec la terre. Son visage avec la lumière.

21C/19C_ Exercises in Anthropometric Image Reversal

Antje Van Wichelen

Installation, 5 projecteurs 16mm, n&b, son num., durée ad lib, 2019

Troubled Archives
Le groupe Troubled Archives (2019) est basé à Bruxelles et se compose de l’artiste sonore Rokia Bamb a, de l’artiste visuelle Antje Van Wichele n et du SICV ( Michael Murtaugh et Nicolas Malevé), qui se concentrent sur la critique des pratiques archivistiques à la lumière des systèmes contemporains de contrôle. Ensemble, ils ont élaboré des installations qui invitent le visiteur à s’engager dans une réflexion sur l’invention des clichés coloniaux et leur pérennisation actuelle.
Comment transformer ces images néfastes en quelque chose avec quoi nous pourrons travailler ? Comment déconstruire ces systèmes et ces schémas et porter nos réflexions et nos actions vers une « nouvelle éthique relationnelle » – comme le disent si bien Felwine Sarr et Bénédicte Savoye ?

21C/19C_ Exercises in Anthropometric Image Reversal
L’installation revise de grandes quantités de photographies anthropométriques du XIXème siècle prises dans le cadre de projets de classification dite scientifique pour justifier le projet colonial – de vol systématique d’objets et d’êtres humains (esclavage) – auprès de l’opinion publique. Dans une approche positive des personnes représentées dans les images, les artistes mettent en avant l’humanité, ainsi que l’absurdité de la démarche anthropométrique, subvertissant ainsi les buts initiaux de ce style photographique spécifique.
Le travail est construit comme un dialogue entre le son et l’image. Le visiteur entend un son, puis regarde un chapitre de film, et parfois les deux simultanément – avec un moment où tous les projecteurs et les sons fonctionnent ensemble, créant une atmosphère très bruyante. Le spectateur est de se fait incommodé par le visionnage des chapitres qui accentue son inconfort, les paysages sonores répondent aux images, laisse libre cours aux interprétations contrastées.
L’installation alimente le débat sur la déconstruction ainsi que sur la construction des possibilités futures. Les interpretations en 16 mm des images anthropométriques sont à la fois provocantes, sensibles et ré-humanisantes. Elles fonctionnent sous des titres comme Strong Looks, Numbers and Comments, Composition with the Other, Exoticism at the Studio, Destruction by nature.
L’ensemble forme une installation immersive.

La Forge du Héron

Paolo Sabouraud

Super 16mm et vidéo sur vidéo, couleur, son, 12’, 2019

Ce qui m’intéressa dans le fait de réaliser le portrait de JF, c’était avant tout de venir filmer ce qu’il incarnait à mes yeux, c’est-à-dire la figure d’un poète forgeron. C’était le grand-oncle que je venais tout juste de rencontrer. Personnage atypique, qui avait migré de Paris à la campagne, il avait quitté le milieu de l’édition littéraire pour partir fonder sa propre forge. J’y entrevoyais donc le lieu où filmer les gestes et les paroles de celui qui quitta la légèreté du papier pour l’infroissable métal. Finalement, le forgeron se montra ne pas être réellement homme de métal, mais plutôt le lointain gérant d’une forge dont il ne s’occupait plus vraiment, le film se veut donc être le portrait de ce personnage complexe, étonnant fanfaron et beau parleur.

Petit Rayon

Sébastien Ronceray, Manon Ricupero, Francesca Veneziano

35mm sur 16mm, couleur, sil, 5’, 2019

Petit Rayon est un spectacle conçu par l’association Braquage. Le film tiré et développé à L’Abominable participe de ce spectacle. Il a été peint à l’encre sur 35mm, puis tiré à la tireuse optique sur négatif 16mm (avec ralenti, jeu sur la lumière….) et enfin tiré en positif.