L’Abominable est un laboratoire cinématographique partagé.
Depuis 1996, il met à disposition de cinéastes et de plasticiens les outils qui permettent de travailler les supports du cinéma argentique : super-8, 16 mm et 35 mm. Le lieu fonctionne comme un atelier collectif où les machines qui servent à la fabrication des films sont mutualisées : un cinéaste peut y développer ses originaux négatifs ou inversibles, réaliser des trucages et des changements de format, faire du montage, travailler le son ou tirer des copies.
Ceux qui ont une connaissance des instruments forment ceux qui débutent. Après cet accompagnement, chacun devient autonome dans la réalisation de ses travaux et explore lui-même les possibilités techniques. Ainsi, sans sélection préalable des projets, sont produits des films d’une grande diversité, des performances cinématographiques «live» ou des installations utilisant le support film. L’ampleur de ce qui s’y réalise et la spécificité des pratiques font de L’Abominable un lieu de création original, un conservatoire vivant des techniques cinématographiques.
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Un lieu de création
Les films issus de L’Abominable sont souvent distribués par les coopératives du cinéma expérimental telles que Light Cone ou le Collectif Jeune Cinéma. Certaines œuvres, en particulier les performances et les installations, sont distribuées par les artistes eux-mêmes.
Un catalogue recensant les différents projets qui y ont été réalisés depuis son ouverture est disponible sur ce site.
L’Abominable contribue également à la diffusion de ces œuvres par l’archivage de documents papiers et audiovisuels sur les oeuvres, leur mise à disposition auprès des programmateurs et l’organisation régulière de séances, comme par exemple la série « 10 ans de L’Abominable »au Ciné 104 de Pantin en 2006-2007.
Un réseau vivant
Dans les dernières années, plus d’une vingtaine de laboratoires cinématographiques d’artistes ont été créés en Europe et dans le monde. Moments de rencontres et de projections, coups de mains ponctuels ou réguliers, débats et échanges de tous ordres, depuis le début ces structures sont en lien les unes avec les autres. Elles forment ainsi un réseau où sont mises en partage les expériences et les questions techniques, esthétiques et politiques propres à ces pratiques. Depuis 2005, le site Filmlabs recense les différentes structures, permet de mutualiser les connaissances techniques acquises ici et là, de faire connaître les oeuvres réalisées, de débattre et de s’organiser.
L’évolution de L’Abominable, comme de l’ensemble de ces laboratoires, témoigne d’une histoire en devenir. À l’ère où le numérique s’impose, des artistes récupèrent l’outil cinématographique des mains de l’industrie et se réapproprient l’ensemble du processus de fabrication. Cette autonomie nouvelle permet de réaliser des films en allant jusqu’à s’affranchir des circuits de productions et de financements institutionnels. Mais plus qu’une simple économie, elle permet, en se confrontant concrètement à la fabrication des images, d’utiliser de nouveaux outils, d’inventer des écritures singulières et de défricher des territoires inédits du cinéma.