La Cinémathèque française invite L’Abominable dans le cadre de sa programmation “Fenêtre sur les collections”. Deux séances présentées par Delphine Voiry-Humbert, en présence des cinéastes.
Jeudi 22 novembre – 18h et 20h, Salle Jean Epstein La Cinémathèque française 51 rue de Bercy. 75012 Paris
Depuis deux ans, l’association L’Abominable travaille à l’ouverture d’un nouveau lieu sur le site des anciens laboratoires Éclair d’Épinaysur- Seine : le Navire Argo. Associant un laboratoire cinématographique partagé et une salle de projection publique équipée pour montrer les films sur leurs supports originaux, le Navire Argo sera un lieu de création, de projection et de transmission des savoirfaire du cinéma argentique. Cette séance est l’occasion de mettre en lumière deux films de cinéastes de L’Abominable dont les copies sont déposées dans les collections de la Cinémathèque française.
Des prisonniers d’une geôle d’un État fasciste imaginaire, la Molussie, se transmettent des histoires à propos du dehors, comme autant de fables à portée philosophique.
Camilo Restrepo France-Colombie-Brésil / 2020 / 70 min / 35mm
Avec Luis Felipe “Pinky” Lozano, Fernando Úsaga Higuita.
Pinky a pris la fuite. Il vient de se libérer de l’emprise d’une secte religieuse. Fraîchement débarqué à Medellin, il se trouve un abri de fortune et un petit boulot dans une fabrique de T-shirts. Mais alors qu’il tente de reconstruire sa vie et de réintégrer la société, il est bientôt rattrapé par des réminiscences violentes du passé.
Première projection du film « J’ai marché jusqu’ici » Film collectif – chantier cinématographique / 43 ‘/2023
Séance le jeudi 17 octobre à 20h Cinéma L’Écran, 14 passage de l’Aqueduc à Saint-Denis (93) Métro : Saint-Denis Basilique
Dans le cadre des Semaines de La folie Ordinaire franciliennes 2024
Entrée libre – buvette proposée par le Bar’Jo de la Trame
Ce film est issu d’un atelier de réalisation collective mis en chantier par Elisa Le Briand et Yoana Urruzola depuis l’association L’Abominable avec des usagères et usagers, animatrices et animateurs des Groupes d’Entraide Mutuelle de Saint-Denis, Montreuil et Epinay-sur -Seine, du Service d’Accompagnement à la Vie Sociale de Stains et de la Trame à Saint-Denis.
Commencé en 2020 et terminé à l’instant, le film s’est construit un pied après l’autre, d’ateliers en séjours, ici et ailleurs. Il dessine chemin faisant un territoire et les contours d’une fabrication commune.
Dans le cadre de l’école d’été “Pratiques et savoirs argentiques”, L’Abominable et l’Ecole Universitaire de Recherche ArTec sont ravis d’organiser avec le cinéma le Reflet Médicis cette séance publique exceptionnelle du film de Gaëlle Rouard, “Darkness, Darkness Burning Bright”.
***La copie originale sera projetée en 16mm par la cinéaste***
Séance unique le mardi 25 juin à 21h30, au Reflet Médicis, 3 rue Champollion, 75005 Paris. Lien billetterie
Première partie Prélude Ténèbres, ténèbres brûlantes, Dans les forêts de la nuit Vaste sentiers fleuris, fraîches ramures, Bosquets pleins de parfums, d’oiseaux et de murmures, Site revu souvent, et toujours contemplé Vent qui gargouillez au fond des cheminées que des mois, des heures et des journées…. Aux fenêtres qu’un beau rayon clair veut hâler, Tant de rayons qui tous m’arriveront trop tard ! couronnés De joie et de fleurs, dans les blés. Vent qui gargouillez au fond des cheminées que des mois, des heures et des années…. La lune, le soleil, le ciel et les étoiles Là-bas, groupes meuglants de grands boeufs aux yeux glauques Pour que, plongés en leur douceur et leur prière, Plus clairs et mieux trempés, ils soient rendus. Pour qui les voit nus et sans voiles, La lune, le soleil, le ciel et les étoiles !
Seconde partie Oraison Ténèbres, ténèbres brûlantes, Dans les forêts de la nuit Et l’élan fou de cette âme éperdue, Et qu’eût, le front cerclé de cuivre, sous la lune Ô Mort mystérieuse, ô soeur de charité. Quelle âme revêtir dans cette forêt vierge Qui va, grimpant les monts, au ciel donner assaut, Grande nuit ! Sanctuaire auguste des secrets. Aïeule de la mer antique et des forêts. Herbes frêles, rameaux tendres, roses trémières, Et l’ombre qui les frôle et le vent qui les noue, Et fortement, avec les poings de ses nuées, Sur l’horizon verdâtre, écrase des soleils. ——–
Rejoignez l’association L’’Abominable pour prendre la relève de la gestion administrative de l’association L’Abominable et construisez avec nous le Navire Argo : un nouveau lieu regroupant laboratoire de cinéma et salle de projection publique dédiée à l’argentique, dans les anciens laboratoires Éclair à Épinay-sur-Seine.
Nous proposons un CDI de 35h par semaine au poste de chargé.e d’administration.
Pour candidater, envoyez un CV et une lettre de motivation à labo@l-abominable.org avant le 15 juin 2024.
À l’occasion de la Nuit blanche, L’Abominable et l’association Talitha, engagée dans la recherche et la re-circulation d’œuvres sonores, filmiques et de récits marginalisés, s’associent pour une programmation de films rares du cinéaste et dramaturge Julius-Amédée Laou, en sa présence.
Julius-Amédée Laou est né à Paris dans une famille martiniquaise. Ses films sont de ce « cinéma qui lutte, qui s’oppose, qui propose, qui expérimente. Un cinéma trop souvent invisible. »
Les films Solitaire à micro ouvert et Mélodie de brumes à Paris seront projetés en 16 mm, sur la friche industrielle des anciens laboratoires Éclair, seront projetés en 16 mm sur la friche industrielle des anciens laboratoires Éclair, dans les espaces mêmes où L’Abominable construit le Navire Argo.
Les films seront projetés deux fois, une séance à 19h et une séance à 21h. Une discussion avec le cinéaste Julius-Amédée Laou et l’association Talitha est prévue entre les deux séances.
Entrée libre dans la limite des places disponibles. Accès : Navire Argo, Site Eclair, Epinay sur Seine – Tramway Lacépède
Et ce soir là, à l’Eclair, Soukmachines ouvre sa Guinguette!
SOLITAIRE À MICRO OUVERT 1984, France, 16mm, 18 min Avec Serge Ubrette, Jacques Martial À Paris, un jeune antillais a été victime d’un assassinat raciste. Son frère, fou de désespoir, armé d’un pistolet, pénètre dans les locaux d’une radio libre antillaise de Paris et prend toute l’équipe en otage. Toute la nuit il va parler à la communauté antillaise pour leur dire leurs carences, leurs faiblesses, leur manque de solidarité. Au petit matin, il sera emmené par la police. Produit par le GREC et avec le soutien du CNC
MELODIE DE BRUMES A PARIS 1985, France, 16mm, 22 min Avec Greg Germain Richard, un Antillais d’une quarantaine d’années vivant à Paris, est hanté par les souvenirs traumatiques et la honte d’avoir combattu avec les français en Algérie. Un père ré-apparaît. Un tournage est interrompu. Dans son deuxième court métrage, Laou évoque le racisme quotidien en France, la jeunesse des années 1980, ainsi que les effets dévastateurs du colonialisme sur l’individu et la société. Distribution : Talitha
“J’ai voulu témoigner de la présence de ces premiers Antillais arrivés en France au début du siècle et qui ne sont jamais repartis. Ma propre famille est venue à Paris au moment de la Première Guerre. En général, ces Antillais sont restés en France. Plusieurs se sont battus pour la France pendant la guerre d’Algérie. J’ai des oncles qui y sont allés. À leur retour, on traitait ces Antillais comme des indésirables et non comme des Français à part entière. C’est ce que j’ai montré dans Mélodie de brumes à Paris. La guerre d’Algérie est encore un sujet tabou en France.” Cinébulle, Entretien avec Julius-Amédée Laou. Par Denis Bélanger et Michel Coulombe, 1988.
Avec le soutien de la Métropole du Grand Paris et du réseau Actes If.
Cinéma l’Ecran de Saint-Denis, 14 passage de l’Aqueduc, 93100 Saint-Denis
Depuis deux ans, l’association L’Abominable travaille à l’ouverture d’un nouveau lieu sur le site des anciens laboratoires Eclair d’Epinay-Sur-Seine : le Navire Argo. Associant un laboratoire cinématographique partagé et une salle de projection publique équipée pour montrer les films sur leurs supports originaux, le Navire Argo sera un lieu de création, de projection et de transmission des savoir faire du cinéma argentique. Cette séance est l’occasion de marquer le lancement des travaux de réhabilitation du futur lieu. Pour célébrer ce nouveau départ, L’Abominable projette un programme de films de cinéastes de l’association, en 16mm et cousus mains !
Entrée libre dans la limite des places disponibles
Programmation
REMEMBER TO REMEMBER
Sylvain Chaussée
16 mm, couleur, son optique, 8 minutes, 2018
Tourné sur une période d’un mois en Février 2013, Remember to Remember est le journal de bord d’un technicien de laboratoire de cinéma, luttant pour garder le rythme d’un lieu unique et farouche. Bien que certains éléments aient corrompu la réalisation du film, il en reste aujourd’hui un testament atypique de la passion du cinéma analogique.
BOSCO
Stefano Canapa, Lucie Leszez
16 mm, noir & blanc, silencieux, 8 minutes, 2023
Trois cinéastes rapportent des images de la forêt. Elles sont ensuite retravaillées et déstructurées avec les moyens du laboratoire photochimique : tirage à plat, tireuse contact et optique. Des rayons X percent un beau noir et blanc tranché.
MAN OF ARAL
Helena Gouveia Monteiro, Nicolas Clair (musique)
16 mm , couleur et noir & blanc, son optique, 7 minutes, 2023
Man of Aral est un film expérimental créé à partir de vues satellite de la Mer d’Aral en Asie centrale, montrant son dessèchement graduel et la transformation radicale du paysage environnant en conséquence de l’activité humaine. Tel la mise en scène d’un récit autour d’une mer sans eau, Man of Aral présente l’érosion du paysage et du matériau filmique lui même comme des temporalités humaines et géologiques rivales, à travers des vues distantes d’un territoire aux changements rapides mais à peine visibles, un événement clé d’une échelle sans précédent.
AGUA DE VINAGE
Frédérique Menant
16 mm, couleur, son optique, 39 minutes, 2022
Une femme chemine dans des paysages insulaires où se dessinent les territoires intimes d’un deuil. Que fait-on des morts qui continuent à vivre en nous ? Comment vivre à la fois avec et sans eux ? Par une approche sensible, presque tactile, un monde se recompose où les absents trouvent une place au côté des vivants, où la sensualité l’emporte sur l’effondrement.
Pratiques et savoirs argentiques : recherches expérientielles de l’image en mouvement
Cette école d’été d’une semaine travaillera les possibles du support argentique tant théoriques que pratiques dans les champs du cinéma expérimental et du film d’artiste à l’aune d’une approche hands-on mêlant réflexion méthodologique et engagement sensoriel.
Tout en discutant de textes relevant de l’archéologie des médias, de l’histoire de l’art et du cinéma ou des laboratoires cinématographiques partagés, nous travaillerons dans les locaux de L’Abominable autour du film 16mm avec des caméras, outils de laboratoire et projecteurs. Ce travail d’atelier aura pour finalité l’élaboration de performances et d’installations en 16mm autour du motif de la boucle, à base de found footage (images préexistantes) et de prises de vue réelles en studio.
Associé·es à cette pratique, des artistes, cinéastes et chercheur·ses viendront dialoguer avec les participant·es sur les enjeux touchant aux outils de fabrication des films en pellicule, à la conservation des œuvres et des dispositifs, ainsi qu’aux enjeux aussi bien esthétiques qu’environnementaux de la matérialité de la pellicule et de sa projection.
Nous avons réuni le financement pour faire exister le Navire Argo !!!
Ce matin du 7 mars, nous avons signé le bail emphytéotique de 35 ans à loyer nul et les travaux de rénovation du bâtiment des anciens laboratoires Éclair vont bientôt débuter.
En 2025 nous nous installerons dans le bâtiment rénové, remonterons notre matériel de labo et pourrons recommencer à faire des films en dehors des clous de l’industrie – et à en montrer au public dans la salle de projection dédiée à l’argentique qui l’accompagnera.
Merci à toutes celles et ceux qui ont signé l’appel à soutien sur le site du Navire Argo, et à toutes celles et ceux qui ont contribué financièrement, en France et dans le monde. Nous allons nous organiser pour utiliser cet argent pour faire face aux dépenses qui sont inéligibles aux financements publics que nous avons obtenus.
Merci à tous les partenaires publics qui nous ont soutenu et accompagné dans cette aventure : au Centre National du Cinéma et de l’image animée, à la Région Île-de-France, au Département de la Seine-Saint-Denis et à au Ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires qui, avec le dispositif du Fonds Vert, est venu compléter le tour de table qui nous permettra de financer les lourds travaux de rénovation du bâtiment.
Merci à la Ville d’Epinay-sur-Seine d’avoir tenu le pari du Navire Argo et donner les conditions rares d’un ancrage pérenne à une association habituée au temporaire.
Merci à nos deux architectes, Michel Gravayat et François Le Pivain, qui depuis le début de notre folle entreprise nous ont patiemment accompagnés avec la certitude que nous saurions aboutir.
Merci à toutes celles et ceux qui nous ont aidé concrètement, avec du temps, de l’écoute, des conseils et des idées, qu’elles aient abouties ou non, parmi les centaines que nous avons brassées pendant ces deux années périlleuses que nous venons de traverser.
Merci aux programmatrices, programmateurs, aux festivals et collectifs qui ont organisé des projections en soutien au Navire Argo, et à la presse qui a fait connaître le projet.
Merci à tous les cinéastes qui ont pris sur leur temps pour nous aider à déménager les 125 palettes et toutes les machines vers le bâtiment temporaire qu’a mis à notre disposition la Ville d’Épinay-sur-Seine sur le site Éclair le temps des travaux.
Plus largement, merci à tous les cinéastes et collectifs qui ont fait avec l’outil du laboratoire plus de 400 films, installations et performances depuis 1996, qu’on espère revoir bientôt s’agiter au-dessus des machines, et à toutes celles et ceux qui ont programmé ces travaux, donnant du sens à l’outil que nous fabriquons depuis bientôt 30 ans.
Le laboratoire patiemment assemblé à coup de récupérations, de dons de matériel et d’achats à prix modiques, laboratoire aujourd’hui complet sur toute la chaine, perdurera et fera vivre son esprit de partage et d’invention au sein même de ce qui était un lieu emblématique de l’industrie cinématographique au temps du photochimique.
En parallèle du chantier, nous allons constituer la collection du Navire Argo en lien avec les archives, collectionneurs, cinéastes et distributeurs qui seront prêts à nous confier des copies de films sur support argentique — courts ou longs métrages, en 35mm ou 16mm, contemporains ou patrimoniaux — que nous conserverons dans les meilleures conditions en échange de pouvoir les projeter au public dans notre salle.
Tout cela se construit en collaboration et en résonance avec les réseaux d’autres lieux en France et dans le monde qui sont attentifs et travaillent à ce que ce support continue d’être utilisé jusqu’au XXIIe siècle !
Plus largement, nous aspirons à d’être un lieu ouvert à l’autre dans une époque qui sait de moins en moins l’être.
Aujourd’hui, nous avons une pensée toute particulière pour notre camarade Christophe Goulard, qui a pris soin des machines qui nous permettent de travailler des années durant et qui nous a quitté cet été avant que le Navire arrive à bon port.
Nous vous donnons rendez-vous au printemps pour deux séances spéciales pour marquer le lancement du chantier : le 26 avril au cinéma l’Écran de Saint-Denis et le 27 avril au Reflet Médicis à Paris, avec les Cahiers du cinéma.
Retrouvez les photos du chantier au fil des mois sur notre compte Instagram!
L’Abominable recherche un·e nouvel·le équipier·e au poste d’administrateur·rice. Venez travailler avec nous dans les anciens laboratoires Eclair à Epinay-sur-Seine, au coeur du fonctionnement de l’association, de son travail quotidien et de la construction du Navire Argo. Nous proposons un CDD d’un an à 30h par semaine (4 jours). Pour candidater, envoyez un CV et une lettre de motivation à labo@l-abominable.org avant le 29 mars.
Au cinéma l’Archipel – 17 boulevard de Strasbourg, Paris 10
7 septembre 2023 de 20h à 23h
La séance sera précédée de la restitution des films d’ateliers réalisés en juillet en partenariat avec L’Abominable autour des pratiques du cinéaste.
Peintre, affichiste, sculpteur et cinéaste, Walerian Borowczyk est un cinéaste et plasticien majeur de la seconde moitié du XXe siècle. Jouant dans chacun de ses films avec le mélange et les limites de ses pratiques diverses, il produit une œuvre cinématographique hybride et d’une grande richesse, à la fois esthétique et historique. Sa filmographie, encore trop peu connue aujourd’hui, a pourtant une place considérable au sein de l’histoire des avant-gardes françaises.
A l’occasion du centenaire de la naissance du cinéaste, le Collectif Jeune Cinéma propose une projection de ses courts-métrages, afin de célébrer la diversité des pratiques et des techniques de sa filmographie, en mettant principalement l’accent sur son travail d’animation. Mêlant les chefs d’œuvres du cinéaste à des films rarement montrés en salle – notamment de sa période polonaise – la programmation rend compte autant de l’héritage artistique qu’il célèbre dans ses films que de celui qu’il laisse derrière lui.
La séance rend hommage à un cinéma fait de corps, vrais, papiers ou dessins qui se démembrent, se reconstruisent et s’embrassent, dans des films faits de journaux trouvés, de chutes de papiers, de photographies et de found footages, qui eux même se déforment et se transforment. Et au centre de ces images, les objets, devenus protagonistes, prennent vie sous nos yeux, bercés par l’humour satirique et absurde propre au cinéaste.